jeudi 19 mai 2011

A Montréal, c'est au boutte !


Photo tirée du site Montréal-guidetouristique.com.
Etendue sur l’équivalent d’un demi-département français, l’agglomération de Montréal rassemble à elle seule un tiers des francophones d’Amérique du Nord. C’est là une statistique remarquable et trompeuse à la fois… Car, au-delà de cette concentration linguistique étonnante, Montréal n’a rien d’une ville française. La métropole québécoise est avant tout nord-américaine, avec tout ce que cet adjectif signifie de démesure et de cosmopolitisme. Et pourtant, le visiteur européen éprouve un sentiment d’attachement, cette sensation de découvrir une ville unique, à la personnalité forte. Cela tient sans doute à la générosité avec laquelle Montréal s’exhibe, s’offre et se laisse saisir, dans ses charmes comme dans sa laideur. Ici, le mystère n’est pas de mise. Plutôt que de chercher à se faire désirer, Montréal dévoile les traces de ses passions successives.


Vieux port et Saint-Laurent.
Montréal fut d’abord une ville du fleuve. Jusqu’à l’avènement du chemin de fer, le Saint-Laurent est demeuré la principale voie de communication entre l’Atlantique et l’intérieur du continent. Au confluent du Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais, les rapides de Lachine formaient un barrage infranchissable. C’est sur ce site stratégique que s’est installé en 1642 le premier établissement européen du haut Saint-Laurent, Ville-Marie, officiellement rebaptisé Montréal en 1725. Incendies, guerres et modernisations n’ont pas permis aux édifices initiaux de parvenir jusqu’à nous, mais le quartier du Vieux Montréal, recroquevillé autour du Vieux-Port, évoque encore, par ses rues étroites et ses belles maisons de pierre, l’époque où la ville était le principal pivot commercial et militaire du Canada français.


Le quartier du Vieux Montréal :
Centre du commerce mondial.
Ce que l'on appelle le Vieux-Montréal est un secteur assez bien délimité, correspondant à l'ancienne ville fortifiée. Ce territoire relativement peu étendu concentre une grande variété de bâtiments qui témoignent des différentes périodes de l'histoire de Montréal. Par exemple le centre du commerce mondial de Montréal est un curieux ensemble architectural, aménagé à cheval sur deux groupes d'immeubles séparés par une ancienne ruelle couverte par une très haute verrière. Le complexe comprend un hôtel et plusieurs édifices de bureaux, dont certains ont été reconstruits derrière une façade du 19siècle. La fontaine provient de la petite ville de Saint-Mihiel, dans la Meuse. On peut également remarquer un pan du mur de Berlin.

Vieux-Montréal.
A partir du milieu du 19siècle et pendant une centaine d'années, l'habitat d'origine de la rue Saint Jacques, rue principale du Vieux-Montréal, a été progressivement remplacé par des palais financiers aux colossales portes de bronze, aux puissantes colonnades et aux façades massives décorées de gueules de lions ou d'atlantes. Il en résulte un étonnant patchwork de styles, combinant le néo-Renaissance au style Arts déco, le Second Empire au néoclassique. Cette époque est révolue et la plupart de ces bâtiments prestigieux ont aujourd'hui changé de vocation.


Les églises :
Cathédrale Christ Church et
la maison des Coopérants.
Montréal, surnommée longtemps « Ville aux cent clochers », a de quoi faire rêver tout amateur de patrimoine religieux. Lors d’une visite en 1881, Mark Twain lui-même (écrivain des aventures de Tom Sawer) n’avait pas manqué de noter la multiplicité des lieux de culte : « c’est bien la première fois que je m’arrête dans une ville où l’on ne peut jeter une pierre sans risquer de briser un carreau d’église ». Malheureusement, la plupart des églises de Mark Twain furent victimes de la modernisation du centre-ville. Dispersées à travers les différents quartiers, quelques unes ont cependant survécu aux bulldozers du 20e siècle. Toutes ne sont pas d’égal intérêt : on pourra se borner à visiter la basilique Notre-Dame et la cathédrale catholique Marie-Reine-du-Monde, tandis que la cathédrale anglicane Christ Church, la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours et l'église anglicane Saint-Georges feront l'objet d'un arrêt plus court. 


Le Plateau Mont Royal :
L’urbanisation du plateau du Mont Royal coïncida avec l’émergence des classes moyennes au début du 20e siècle. On vit alors se multiplier à une vitesse extraordinaire ces petites maisons de brique à deux niveaux, précédées d’une galerie accessible par un escalier donnant sur la rue, et qui forment encore le trait caractéristique de l’architecture montréalaise. Le Plateau Mont-Royal est un des quartiers les plus branchés d'Amérique du Nord, grâce à la fois à la vigueur de sa vie nocturne et à la variété de ses restaurants. C'est là le résultat d'une évolution radicale puisque, pendant plusieurs décennies, le Plateau avait au contraire représenté le quartier francophone populeux et populaire par excellence.
Un des attraits du Plateau, est le parc Lafontaine, l'un des plus anciens espaces verts de Montréal. C'est un quadrilatère de plus de 600m de côté, comprenant des terrains de sport, des pelouses arborées, des jardins pour enfants et un double bassin où pullulent les pédalos l'été et les patineurs l'hiver. Ce parc est également peuplé d'écureuils peu farouches, intéressés par la nourriture que peut offrir un promeneur.




Parc Maisonneuve :
Pavillon japonais.
Montréal ne manque pas d'espaces verts. Au début du 20e siècle, la ville industrielle de Maisonneuve répondait au surnom flatteur de « Pittsburgh du Canada ». La récession économique suscitée par la Première Guerre mondiale ruina les finances de la ville de Maisonneuve, qui fut annexée à Montréal dès 1918, mais son parc a été préservé. Avec plus de 200 hectares de superficie totale, il est aujourd'hui l'un des plus vastes espaces verts de Montréal. Il comprend notamment le jardin botanique, fondé en 1931 par le frère Marie-Victorin. Il se compose d'une série de serres et d'un grand nombre de jardins thématiques (jardin chinois, pavillon japonais, arboretum, roseraie) qu'il est très agréable d'arpenter.


Biodôme :
Ancien vélodrome olympique reconverti en 1992, le Biodôme présente, sous un même toit, quatre écosystèmes américains, où les visiteurs déambulent comme dans un jardin. La forêt tropicale, la forêt laurentienne, les eaux du Saint Laurent et le milieu polaire sont ainsi reconstitués grâce à un extraordinaire système de climatisation qui permet aux différentes espèces animales et végétales de retrouver les caractéristiques de leurs milieux d'origine.




Oscar Wilde Pub.
Enfin on ne peut parler de Montréal sans mentionner la sympathie de ses habitants. Le tutoiement est de rigueur « salut, tu vas-tu bien ? ». La bonne ambiance est de mise. A la sortie des bureaux, les pubs, bars, et autres tavernes se remplissent de salariés montréalais. On se détend entre collègues ou entre amis, on grignote un morceau tout en jetant un oeil au match de hockey présenté sur écran géant, on écoute le petit band qui est monté sur la scène. Cette tranche de détente, connue sous le nom de « 5 à 7 », même si elle se prolonge souvent après 19h, est un des principaux moments de socialisation des Montréalais. On se réunit pour se prendre une brosse au bar du coin.


Vue de Montréal du plateau Mont Royal. 
Montréal est une destination coup de cœur. Allez-y de juin à août, quand la ville est en effervescence. C'est une ville aux multiples festivals : comme la fête de la Saint-Jean Baptiste le 24 juin (fête nationale du Québec), le festival international du jazz (juin-juillet), le festival Juste pour rire, les FrancoFolies de Montréal... Des rues pavées (et repavées chaque printemps à cause du froid de l'hiver) du Vieux-Montréal aux escaliers extérieurs du Plateau Mont-Royal, des gratte-ciel du centre-ville aux terrasses du Quartier latin, Montréal s'offre par facettes qu'il faut découvrir une à une. On peut finir la visite sur le toit paisible de Montréal où toutes ses facettes se recomposent. 

2 commentaires:

stéphanie a dit…

Vraiment chouette cet article...

Caroline a dit…

Merci !!!! Très beau voyage aussi, et les Montréalais sont vraiment sympas !!

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