Tunisie, terre de mirages

Canyons rouges, ciel bleu, villages abandonnés, sable blanc et oasis encastrées dans la montagne, le désert tunisien prend des formes inattendues. Les oasis de montagne offrent un paysage fascinant. Ces petits bouts de paradis se blottissent dans les bras du pays, au grand ravissement des nombreux touristes. A l’opposé, le Sahara, avec ses étendues de sable, prend l’air d’un mirage. Le temps s’arrête, on vit au rythme du vent qui sculpte les dunes. Paysages paradisiaques aux mille facettes, la Tunisie recèle bien des secrets.

 

Matmata :

Entrée d'une maison troglodyte.

Cour intérieure.

Village vedette du sud-est tunisien, Matmata attire un flot de touristes. Un peu décourageant pour celui qui veut admirer tranquillement ses célèbres maisons troglodytes, mais l’étape reste incontournable. Accroché à flanc de montagne, sur les hauteurs du Dahar (600m), le village s’est entièrement développé sous terre, faute d’autre matériau de construction en quantité suffisante, mais aussi pour se protéger des rigueurs du climat. Chaque maison s’ordonne autour d’une cour à ciel ouvert de 5 à 10m de diamètre et de profondeur. Vues du ciel, les quelque 700 « cratères » ainsi creusés par les berbères dans le tendre sol argileux des monts Matmata donnent au village un aspect lunaire. Plusieurs scènes de Star Wars y ayant même été tournées. 

Chott el Djerid :

Sculptures de sel.

Ses 4 600 km² en font le plus vaste des lacs salés du Maghreb. Un chott est une dépression fermée, située juste au niveau de la mer, dont le fond plat et argileux est ennoyé en hiver et couvert, en été, d’une couche de sel et gypse cristallisés, due à l’intense évaporation de cette eau. Ce sel est d’ailleurs exploité et l’on estime à 45 000 tonnes la récolte annuelle. Les mirages sont très fréquents sur cette plaine salée, d’une blancheur éclatante.

Tozeur :

Bananier dans l'oasis.

Médina de Tozeur.

Le bled el-Djerid, ou « pays des palmiers », qui s’étend entre les deux lacs salés, porte bien son nom. Ses quatre oasis abritent en effet 1,6 millions de palmiers ! Avec ses 1000 ha de verdure déployés au cœur de l’étouffant désert blanchâtre, Tozeur apporte à elle seule une véritable bouffée de fraîcheur entre les montagnes pelées du Nord, et les premières dunes du Sahara. Sa palmeraie, soigneusement entretenue depuis des siècles par des « khammès » (métayers), demeure l’une des plus belles du monde. La médina de Tozeur est aussi magnifique, ce village sorti de nulle part, entouré d’un côté par l’oasis, et de l’autre par le désert. Dommage que l’impact du tourisme ait un effet aussi dévastateur sur cette région…

Chebika :

Palmiers jaillissants de la
montagne.

Source de Chebika.

Cette petite palmeraie s’étend au débouché d’une gorge d’où jaillit une source, déjà exploitée dans l’Antiquité. On suppose que Chebika s’est érigée sur le site d’Ad Speculum, poste de défense du limes Tripolitanus, système romain de fortification destiné à tenir en respect les tribus berbères du Sud. Cette oasis de montagne est surprenante : au milieu d’une faille rocheuse jaillit une coulée de palmier. Proche de la frontière algérienne, dans un décor étonnant, entre les montagnes de gypses (roches orangées à l'origine des « roses des sables »), le sable couleur ocre et le ciel d'un bleu éblouissant, cette oasis est considérée comme la plus belle de Tunisie.

Tamerza :

Dans son écrin de crêtes montagneuses, l’oasis de Tamerza compose un décor unique : accrochée au flanc d’un gigantesque canyon du djebel en-Negueb, elle domine une plaine qui s’étire jusqu’au chott el Djerid. La bourgade s’est sans doute construite sur les ruines d’Ad Turres, un jalon du limes Tripolitanus romain, dont les Byzantins firent le siège d’un évêché. Abandonnée depuis les pluies torrentielles de 1969, elle livre aujourd’hui ses ruines romantiques de pierre et de terre aux cinéastes et aux touristes. 

Midès :

Ancien village de Midès.

Accroché au bord d’une falaise dominant l’oued Oudeï, le spectaculaire village de Midès s’inscrit dans la plus pittoresque des trois oasis de la région. La frontière algérienne est à deux pas, de l’autre côté des crêtes pelées. Là aussi, les pluies de 1969 obligèrent les habitants à partir vivre dans le nouveau village voisin. Reste un site magnifique, dont l’occupation remonte à la préhistoire. Ce promontoire est protégé sur trois côtés par des gorges profondes et dissimulé, de l’autre, par une belle palmeraie et des cultures maraîchères. Pour la petite histoire, le Patient anglais a été tourné à Midès.

Le Sahara :

Photo tirée du site Terra Nomadis.

Le Sahara s’annonce par le biais du Grand Erg oriental (un erg est une étendue de sable). La petite ville de Douz, qui connaît à la fin du mois de décembre un festival mettant en valeur les traditions des populations sahariennes, est le point de départ des méharées (randonnées du désert) : entre novembre et avril, une semaine où l’on alterne la marche et la balade à dos de dromadaire. Le Sahara est une des étapes incontournables dans votre exploration des oasis tunisiennes. C’est une expérience inoubliable au cœur de cette mer de sable blanc et fin comme de la poussière d’étoiles. « J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence... » Antoine de Saint-Exupéry, Le petit prince.

Loin des itinéraires proposés par les agences de voyage, le sud de la Tunisie est authentique et captivant. Voyage inoubliable au cœur des oasis et du plus grand désert au monde, la Tunisie offre des paysages et des sites majestueux dans une région pleine de contraste. Dépaysement et rêve garantis.