jeudi 7 avril 2011

Biarritz l'impériale


Biarritz, point de vue du port des Pêcheurs.
Se promener dans les rues de Biarritz ou le long de la côte, c'est respirer un peu plus de deux siècles d'Histoire. Il n'est pas un lieu de la ville qui n'ait une aventure, un destin singulier, une anecdote à chuchoter. L'ombre des personnages historiques tels Eugénie de Montijo et son impérial époux Napoléon III y croise celle des aventuriers et seigneurs de la finance. Avant Philippe Djian, Victor Hugo et Pierre Loti, Drieu la Rochelle et Paul Morand ont ici trempé leur plume. A Biarritz, l'exception a toujours été la règle, toute la ville en garde les traces. Il faut seulement marcher les yeux grands ouverts, bercé par le murmure du passé et la beauté du décor. 

Villa Eugénie, hôtel du Palais depuis 1893.
Modeste port de pêche, ce n'est qu'à partir du séjour de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie, que date l'essor de la station. Conquis par le pittoresque du site, la douceur de son climat et la beauté de ses plages, l'empereur fit construire la Villa Eugénie autour de laquelle fut aménagé un vaste parc. Au milieu du 18e siècle, les médecins s'avisèrent de l'action tonique des bains de mer. Station thermale à la mode grâce au caprice d'Eugénie, la Biarritz actuelle se dessine doucement, se parant de grands hôtels et de villas afin d'accueillir les résidents étrangers et les touristes. Biarritz est reconnue station hydrominérale et climatique depuis 1912.
Casino municipal.
Très vite, afin d'étendre les activités, Biarritz se dote d'un casino dès 1858. En 1901, cette construction devenue vétuste fut remplacée par un bâtiment beaucoup plus important qui abritait également un théâtre. Après avoir failli disparaître au profit d'un ensemble hôtelier, le casino a été inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques et restauré à l'identique en 1993.


Villa Belza, et côte des Basques.
A la douceur du climat et à la générosité de la végétation s'opposent la fougue des tempêtes et le relief déchiqueté d'une côte qui s'embellit pourtant de chaque nouvel affront. Nés des amours tumultueuses de l'océan et des Pyrénées, les rochers et les falaises de Biarritz constituent un étonnant prélude aux délicates dentelles rocheuses de la côte basque. Le paradoxe est d'autant plus violent que ce chaos de rocs succède sans préambule apparent aux interminables langues de sables des plages landaises.
Au-delà de la villa Belza, la côte change totalement de visage, avec une longue ligne de falaises grisâtres qui disparaissent derrière d'imposants ouvrages de consolidations et au pied desquelles une route sur enrochements conduit à de grands immeubles modernes. C'est la côte des Basques, le rendez-vous des surfeurs, là où les vagues sont les plus amples et les plus fortes, là où se dessinent les plus beaux rouleaux, là où ce nouveau sport venu d'Hawaï, jusqu'alors inconnu en Europe, a soudain débarqué dans les années 1950. 


Phare de Biarritz.
Depuis 1833, le phare de Biarritz dresse son élégante silhouette à l'extrémité de la pointe Saint-Martin. Inséparable de l'image de la station, ce grand phare blanc semble avoir été posé là pour structurer le paysage. Conçu par l'ingénieur N.-P. Viennots, le phare possède un système optique qui a bénéficié d'une des premières lentilles de verre à anneaux concentriques élaborées par le génial Augustin Fresnel (polytechnicien à 16 ans !) dans les années 1820. 


Rocher de la Vierge.
Enfin, monument incontournable et emblématique de Biarritz, le rocher de la vierge. C'est sur l'initiative de Napoléon III qu'a été percé ce rocher, qui devait servir de base à la construction d'un port refuge. En 1865, une statue de la Vierge, achetée à l'exposition franco-espagnole de Bayonne, y a été installée. L'ancienne passerelle en bois a disparu en 1887 pour céder la place à une passerelle des ateliers Eiffel, sur laquelle il est déconseillé de s'aventurer par gros temps. Les Biarrots ont une légende qui s'y rapporte :  " de hardis pêcheurs Basques surpris en mer par la tempête jurèrent d'ériger une statue à la Vierge Marie si elle les sauvait du naufrage. Leur voeu fut exaucé et la statue dressée sur un rocher de Biarritz que l'on nomme Rocher de la Vierge".




Plébiscitée par les touristes, prisée des riches retraités, Biarritz attire de plus en plus. Les styles architecturaux les plus divers s'y marient, comme se mélangent sur les plages les familles tranquilles et les surfeurs festifs. Mais la médaille a son revers : immobilier en folie, déséquilibres entre la côte et l’intérieur, paysages abîmés…et banalisation d’un Pays qui tient tant à son identité.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo
Photos très bien choisies
Textes instructifs sans être rébarbatifs

Caroline a dit…

Un grand merci ! Le but est atteint alors !

Anonyme a dit…

merci pour les vues et les explications, cela donne envie d'y venir

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